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C'est sans aucun doute l'événement musical de ce début d'année. Depuis vendredi minuit, la France entière peut jeter une oreille à "Multitude", le nouvel album de Stromae qui voit le jour huit ans et demi après le raz-de-marée "Racine carrée", écoulé à plus de 7 millions d'exemplaires dans le monde. Un long temps d'absence marquée par une période de dépression pour le chanteur belge, qui a terminé sur les rotules une tournée mondiale de plus de 200 dates. Et n'a même pas profité des grands événements comme son concert au Madison Square Garden. « Je ne l'ai pas vu passer tellement j'étais stressé. A la fin, je me suis juste dit : "Ça y est c'est fait, la case est cochée". Je mesurais tout à fait la dimension de ce qui s'était passé, réussir en tant qu'artiste francophone à remplir cette salle internationale. Mais en fin de compte, c'est une salle de concert comme une autre. Rétrospectivement, il y a des moments où je ne devais plus être dans la réalité. Voir ses rêves se réaliser, ça fait un peu perdre pied » avoue-t-il à Paris Match, l'un des rares médias français à qui il a accordé une interview.

"Les radios ne voulaient pas de Papaoutai"

Ainsi, Stromae se clame "Invaincu" sur les 12 pistes de l'album "Multitude", où il évoque des sujets aussi différents que sa dépression, sa nouvelle vie de père, les travailleurs de l'ombre et fait même référence au confinement sur le diptyque "Mauvaise journée" et "Bonne journée", auquel a participé Orelsan. Des titres qu'il a présentés en "avant-première" lors de trois concerts à Bruxelles, Paris et Amsterdam la semaine dernière. Aujourd'hui, la superstar se dit « vraiment soulagé » de l'accueil réservé par les spectateurs à ces nouveautés qu'ils ne connaissaient pas encore : « On s'est mis une petite pression en faisant des concerts avant que l'album soit sorti. Il est prêt depuis l'été dernier et était prévu en février, mais on s'est rendu compte que l’on n'aurait pas de clip prêt à temps. Et on n'a plus envie de courir après la montre ».

Stromae l'admet, il y a eu des grosses périodes de doutes et d'interrogations durant la conception de ce nouvel album. « Je me pose toujours des questions » déclare-t-il au Parisien même s'il se dit « un peu plus confiant » qu'à l'époque de la sortie de "Racine carrée". « J'étais le mec d'un tube, "Alors on danse", et les radios ne voulaient pas de "Papaoutai". Cette fois, j'ai moins de pression » commente aujourd'hui l'interprète de "Santé", qui craignait donner naissance à un "Racine carrée 2". D'ailleurs, il avoue ne désormais plus être dans une quelconque course commerciale : « La surenchère des chiffres, je me demande parfois ce que cela signifie. Coralie, mon épouse, me dit : "Regarde dans le rétro, c'est déjà super". Elle a raison ».

Sa plus grande fierté ? « Que les gens font confiance à notre travail. Ils achètent les places avant d'avoir écouté l’album. En Hollande, à New York, en France, les concerts se remplissent hyper bien, alors que certains sont dans un an et que l'on est dans l'incertitude de l’après-Covid ». L'artiste révèle d'ailleurs que le succès mondial d'Aya Nakamura a motivé son envie de comeback sur le devant de la scène : « Je vais être honnête, c'est la jalousie des autres artistes. Quand je voyais Aya Nakamura péter les scores, je me disais : "Purée, j'ai envie de revenir" ». Et nul doute qu'il devrait également ressentir une grande fierté lorsqu'il verra son album "Multitude" se vendre par centaines de milliers d'exemplaires.