"Impromptu dans les Jardins du Luxembourg" était le témoignage d'un évènement particulier organisé par Alain Chamfort en mai 2005. Le chanteur avait en effet investi le célèbre espace vert parisien le temps d'un concert 'surprise' auquel les artistes Vincent Delerm, Dani, Helena Noguerra, Bertrand Burgalat et Skye avaient été conviés. Ce live résumant près de trente ans de carrière avait été commercialisé en CD et DVD (éditions classiques ou limitées), et précédait donc le prochain opus, disponible dès le 16 février 2010 (et le 9 sur les plateformes de téléchargement légal) : "Une vie Saint Laurent".

Six ans après son dernier album studio, Alain Chamfort propose un opus de seize titres, racontant la très romanesque vie d'Yves Saint Laurent. L'artiste nous offre un voyage au cœur de la société française qui change, découvrant l'homosexualité, le féminisme, la diffusion de masse, etc. Un disque actuellement porté en radios par le premier single extrait, "A la droite de Dior" - dont les paroles sont signées Pierre Dominique Burgaud ("Le Soldat Rose"...), sur une musique d'Alain Chamfort et de Jean-Philippe Verdin.

Un voyage au cœur de la société française de ces 50 dernières années, un destin exceptionnel pourtant toujours teinté de mélancolie.



Alain Chamfort - dont la collaboration avec EMI avait pris fin sur une initiative de la major, revient signé chez XIIIbis Records et en distribution chez Believe, avec un album qui sera disponible en plusieurs éditions : sur le site vente-privee.com (suivant le principe initié par Patricia Kaas avec "Kabaret"), sous la forme d'un album digipack luxe avec un carnet de 20 pages couleur au prix de 5,50 €, ou en version livre-disque aux éditions Albin Michel. Cet ouvrage comprendra les paroles, des partitions, des photos inédites de la vie d'Yves Saint Laurent, ainsi qu'un point biographique écrit par Robert Murphy. Il sera disponible au rayon librairie des grandes enseignes au prix indicatif de 25 €.

Le charme tranquille. Du moins en apparence. Ce dandy aux signes non ostentatoires, dont le sens du recul et l'humour un rien décalé ressemblent au titre de son album de 1997 ("Personne n'est parfait"), a commencé sa carrière il y a plus de trente ans, sous la houlette de son exact contraire : Claude François. Le grand brun et le p'tit blond, auraient pu chanter Claude Nougaro ! Cette expérience à paillettes l'aura au moins fait connaître, mais nul doute qu'il préfère les trois albums qu'il a commis ensuite avec Serge Gainsbourg, un tube comme "Manureva" en souvenir. Des tubes de cette ampleur, il n'en sortira plus vraiment, au cours d'une trop longue traversée du désert éclairée néanmoins de quelques pépites, tels que "Comme un géant", "Traces de toi", "La fièvre dans le sang", "Souris puisque c'est grave", "L'ennemi dans la glace" ou "Clara veut la lune". Moins ingrat que les médias, le public ne l'a cependant pas oublié, et c'est vers lui qu'il va se refaire une santé avec un jeunôt bien d'aujourd'hui, Bertrand Burgalat et son groupe AS Dragon. Une riche idée qui enthousiasme Marc di Demonico, l'homme à l'origine du retour discographique d'Henri Salvador. Et "C'est le grand retour d'un has been superbe", comme le chante Chamfort lui-même dans "Le plaisir" (2003), dont tous les textes sont de son vieux complice Jacques Duvall (hormis Juste avant l'amour, de l'écrivain Michel Houellebecq), le fûté qui offrit à Lio son fameux "Banana split".



Crédit photos : ©Thomas Vassort